Mon article dans BioContact : le jeûne sur la santé cérébrale


Les bienfaits méconnus du jeûne sur le cerveau

Le jeûne, une pratique millénaire et pourtant d'actualité, suscite un intérêt croissant pour ses nombreux bienfaits sur la santé. Parmi ceux-ci, son effet sur notre cerveau intrigue particulièrement et ses impacts sur la cognition et la neuroprotection sont de plus en plus étudiés. Voyons ensemble pourquoi on rapporte régulièrement une amélioration cognitive pendant le jeûne.

Notre cerveau nécessite divers nutriments pour fonctionner correctement. Pourtant, si nous arrêtons de manger, nous sommes capables de survivre plusieurs jours sans que le cerveau et le reste de l’organisme ne dysfonctionnent. En effet, notre corps a une grande capacité d'adaptation et peut mettre en place des alternatives pour pallier l’absence de nourriture.

Comment fonctionne le jeûne ?

jeûner

Considérons tout d’abord le jeûne comme étant une pratique où l'on décide volontairement de ne pas manger ou boire pendant un certain temps, souvent pour des raisons spirituelles, religieuses, culturelles ou de santé.

Lors des 24 premières heures de jeûne, nos réserves de glucose, stockées dans le sang, les muscles et le foie, fournissent l'énergie nécessaire à nos cellules. Puis, une fois ces réserves épuisées, notre corps mobilise les protéines usagées comme nouvelle source d'énergie durant les 24 à 48 prochaines heures. Ce processus naturel est appelé autophagie.

Au-delà de cette étape, notre corps entre dans un “état de cétose” : il produit des “corps cétoniques” (aussi appelés “cétones”) à partir des graisses stockées dans les tissus adipeux. C’est la dernière phase du jeûne. Ces cétones deviennent alors la principale source d'énergie pour toutes nos cellules, y compris nos neurones.

Pendant le jeûne, notre organisme s'adapte à cette nouvelle source d'énergie et maintient ses fonctions vitales, tout en déclenchant des processus de régénération et de réparation. Ce changement métabolique profond a notamment des avantages pour la santé cérébrale, tels que l'amélioration de la neuroplasticité et la réduction de l'inflammation neurologique.

Quels sont les bienfaits du jeûne sur le cerveau et les fonctions cognitives ?

Réduction de l'inflammation et du stress oxydatif

Cette dernière décennie nous a fait prendre conscience du lien néfaste qu’a l'inflammation sur les maladies psychiatriques. Plusieurs études ont montré que le jeûne diminue l'inflammation et le stress oxydatif, qui est un déséquilibre entre la production de radicaux libres et la capacité du corps à neutraliser ces substances nocives. La réduction de ces facteurs pourrait agir comme une défense pour les neurones contre les dommages causés par les radicaux libres, tout en prévenant l'inflammation neurologique.

jeûne et concentration

Amélioration de la mémoire

Des recherches ont démontré que le jeûne aurait des effets bénéfiques sur la mémoire. L'un des mécanismes principaux impliqués dans cette amélioration est la neurogenèse, processus de formation de nouveaux neurones. Le jeûne stimule la production de certaines protéines et facteurs de croissance qui favorisent l’expansion et la survie de nouveaux neurones, notamment dans des régions clés du cerveau, associées à la mémoire et à l'apprentissage, telles que l'hippocampe.

Augmentation des performances cognitives

Lors du jeûne, l'autophagie se manifeste. En dégradant les déchets cellulaires qui s'accumulent dans les neurones et nuisent au fonctionnement du cerveau, elle aiderait à maintenir la santé cognitive.

D’autre part, grâce à la restriction calorique, le jeûne augmente l’activité synaptique et électrique du cerveau, soutenant ainsi les performances cognitives et stimulant la clarté mentale, la concentration et la vigilance.

D’autres recherches ont indiqué que le jeûne pourrait favoriser la plasticité cérébrale en stimulant la neurogenèse et en améliorant les connexions entre les cellules nerveuses, entraînant notamment une meilleure capacité d'adaptation aux situations cognitives difficiles.

jeûne et protection du cerveau

Prévention des maladies neuro-dégénératives

Diverses études montrent donc que les effets protecteurs du jeûne sur le cerveau participent fortement à maintenir la santé de celui-ci et à prévenir la dégénérescence neuronale associée à certaines maladies neuro-dégénératives telles que la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. La plasticité cérébrale accrue pourrait aider à compenser les dommages causés par ces maladies et à maintenir les fonctions cognitives malgré leur progression.

Par ailleurs, lors du jeûne, le corps n'absorbe plus de sucre, l'aidant à stabiliser le taux de glucose dans le sang. De fait, le jeûne améliore la manière dont notre corps réagit à l'insuline, essentielle pour l'énergie et la santé de nos neurones. En augmentant cette sensibilité, nous réduisons le risque de développer un diabète de type 2, qui est un facteur de risque majeur pour les maladies neuro-dégénératives.

Le jeûne influence-t-il également l'humeur ?

La pratique du jeûne conduit à une modification de la chimie du cerveau, avec pour bénéfices un effet anxiolytique et antidépresseur. Les hormones du stress, comme le cortisol, diminuent dès les 2-3 premiers jours pour, ensuite, faire place à la sécrétion accrue des hormones dites du “bonheur”, telles que la sérotonine et la dopamine. Le jeûne pourrait donc avoir un impact bénéfique dans la régulation de l'humeur.

De plus, le jeûne peut favoriser la libération d'endorphines, des substances chimiques produites par le cerveau qui agissent comme des analgésiques naturels. En combinant ces effets, le jeûne peut contribuer à réduire le stress, l'anxiété et la dépression, tout en favorisant un sentiment général de bien-être et de calme intérieur.

Que retenir ?

En conclusion, le jeûne, loin d'être une simple abstention alimentaire, déclenche un processus métabolique sophistiqué qui influence profondément notre corps et notre cerveau, offrant ainsi une perspective nouvelle sur les bienfaits potentiels de cette pratique.

En intégrant le jeûne de manière régulière et encadré dans notre hygiène de vie, il est donc possible de bénéficier d'une amélioration notable de nos fonctions cognitives, offrant ainsi une approche naturelle et efficace pour optimiser la fonction cérébrale mais aussi pour prévenir l’apparition de maladies neuro-dégénératives.


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