Le jeûne : dépasser les préjugés pour découvrir ses bienfaits
Entre idées reçues et vérités naturopathiques sur le jeûne
Le jeûne est une pratique ancienne, ancrée dans de nombreuses cultures et traditions spirituelles. Depuis quelques années, il connaît un regain d’intérêt dans le domaine de la santé et du bien-être. Pourtant, il reste entouré de croyances limitantes et parfois de peurs. On l’associe souvent à une privation, à une perte de vitalité ou encore à un risque pour la santé.
La naturopathie propose une autre vision : considérer le jeûne comme un outil de régénération, à utiliser avec discernement et en fonction des besoins de chacun.
Préjugé n°1 : « Jeûner affaiblit l’organisme »

Cette croyance repose sur l’idée que manger est indispensable pour maintenir la force et l’énergie, et que toute privation serait nocive. Or, l’organisme est doté de mécanismes d’adaptation remarquables. Lorsqu’il est privé temporairement d’apports alimentaires, il mobilise ses réserves et stimule un processus de nettoyage cellulaire appelé autophagie.
Certes, un jeûne peut provoquer une sensation de fatigue dans les premiers jours, le temps que le corps passe du « carburant rapide » (glucose) aux graisses comme source d’énergie. Mais, une fois cette phase d’adaptation franchie, beaucoup de personnes constatent un regain de clarté mentale et de vitalité.
En naturopathie, le jeûne bien conduit est perçu non comme une faiblesse, mais comme une mise au repos intelligente du système digestif permettant au corps de rediriger son énergie vers l’élimination et la réparation.
Préjugé n°2 : « Le jeûne fait perdre du muscle »
La peur de perdre sa masse musculaire est fréquente, en particulier chez les personnes actives ou sportives. Pourtant, le corps ne détruit pas ses muscles dès les premières heures de jeûne. Dans un premier temps, il utilise les réserves de glycogène puis puise dans les graisses.
Ce n’est qu’en cas de jeûne prolongé, mal encadré et répété sans surveillance, qu’une fonte musculaire notable peut survenir. Dans le cadre de jeûnes courts ou intermittents, les muscles sont largement préservés. Certaines études montrent même que la pratique régulière d’un jeûne intermittent peut améliorer la sensibilité musculaire à l’insuline et optimiser la récupération après l’effort.
Préjugé n°3 : « Le jeûne n’apporte aucun bénéfice prouvé »
Longtemps considéré comme une pratique marginale, le jeûne bénéficie aujourd’hui d’un nombre croissant de recherches scientifiques. Les études mettent en avant plusieurs bénéfices : réduction de l’inflammation, amélioration de la sensibilité à l’insuline, stimulation de la régénération cellulaire et protection du système cardiovasculaire.
Au-delà des chiffres, de nombreux témoignages rapportent un meilleur confort digestif, une sensation de légèreté, une concentration accrue et une relation plus apaisée avec la nourriture. En naturopathie, ces bénéfices s’expliquent par la capacité du jeûne à alléger les surcharges et à offrir au corps un moment de récupération.
Préjugé n°4 : « Le jeûne est une privation extrême »
L’image du jeûne comme une punition, une austérité ou un acte de souffrance est encore ancrée dans l’imaginaire collectif. Pourtant, la démarche naturopathique ne vise pas à contraindre, mais à choisir consciemment de mettre son système digestif au repos pour favoriser la régénération.
Plutôt qu’une privation, le jeûne peut être vu comme un cadeau offert au corps : celui d’un temps de pause, d’allégement et de recentrage. Dans ce contexte, il s’accompagne souvent d’autres pratiques douces : repos, méditation, marche lente, hydratation suffisante.

Préjugé n°5 : « Le jeûne entraîne des carences »
Le risque de carence est un argument souvent avancé contre le jeûne. Pourtant, il dépend largement de la durée et de la manière dont la pratique est menée. Un jeûne intermittent ou court (24 à 48 h) ne met pas en danger les réserves nutritionnelles.
Au contraire, cette pause digestive peut parfois améliorer l’assimilation des nutriments lors de la reprise alimentaire. Les carences apparaissent surtout lors de jeûnes longs, répétés de manière excessive et sans accompagnement professionnel. La naturopathie rappelle donc l’importance d’une reprise progressive et équilibrée, afin d’éviter tout déséquilibre.
Préjugé n°6 : « Tout le monde peut jeûner de la même manière »
Le jeûne n’est pas une pratique uniforme. Ce qui convient à une personne peut être inadapté pour une autre. L’âge, la constitution, le niveau de vitalité, l’état émotionnel, les pathologies existantes ou les traitements médicamenteux sont autant de critères qui influencent la tolérance et les bénéfices du jeûne.
C’est pourquoi la naturopathie insiste sur la personnalisation. Pour certains, le jeûne intermittent peut suffire ; pour d’autres, un jeûne hydrique de quelques jours sera bénéfique, à condition d’être encadré. Il n’existe pas de « modèle unique », mais une pluralité d’approches.
Préjugé n°7 : « Le jeûne est réservé aux personnes en parfaite santé »
Il est vrai que certaines situations contre-indiquent le jeûne (grossesse, allaitement, enfance, troubles alimentaires, certaines pathologies chroniques, cancer...). Cependant, cela ne signifie pas qu’il soit réservé exclusivement aux personnes en excellente santé.
Au contraire, dans un cadre adapté, il peut soulager certaines affections fonctionnelles : troubles digestifs, surcharges métaboliques, fatigue liée à une alimentation trop riche. Bien sûr, un suivi médical reste essentiel en cas de pathologie.
Préjugé n°8 : « Jeûner rend irritable et de mauvaise humeur »
Il est vrai qu’une baisse de glucose peut provoquer, dans les premières heures, une irritabilité ou une nervosité passagère. Mais cette phase de transition cède généralement la place à une sensation de calme et de clarté mentale. Une fois bien entré.e dans l'état de jeûne, la sérotonine ou hormone du bonheur est sécrétée.
De nombreuses personnes décrivent même un état de sérénité, lié à la stabilisation de la glycémie et à la libération de corps cétoniques, qui deviennent une source d’énergie alternative pour le cerveau. Le jeûne, loin de troubler l’humeur sur le long terme, peut au contraire l’apaiser.

Le jeûne reste entouré de nombreux préjugés, souvent liés à une méconnaissance de ses mécanismes. Non, il n’affaiblit pas forcément, ne détruit pas automatiquement les muscles et n’est pas toujours synonyme de carences. Il ne s’agit pas d’une privation punitive, mais d’une pause choisie, au service de l’équilibre et de la régénération.
En naturopathie, le jeûne est perçu comme un outil précieux, à condition d’être adapté, personnalisé et encadré si nécessaire. Chaque organisme étant unique, la pratique doit se faire dans le respect du rythme et des besoins individuels.
Si vous souhaitez en savoir plus, tenter le jeûne chez vous ou en groupe dans un cadre propice à la pratique, n'hésitez pas à me contacter.